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24.04.2012

LETTRE OUVERTE À NICOLAS SARKOZY

 Le 24 avril 2012

 
                        Monsieur le Candidat, 
 
            Au soir du premier tour des élections présidentielles, vos premières déclarations, ainsi que celles de tous les caciques de votre parti, ont fait passer un message clair : les électeurs qui ont voté au 1er tour pour Marine Le Pen doivent voter pour vous au 2nd. Cette exhortation, il faut l’avouer, est dans la droite ligne de votre campagne depuis quelques mois, qui elle-même reprenait l’axe directeur de votre campagne victorieuse de 2007.
            Je me sens concerné par votre appel, puisque je fais partie des 18 % des votants qui ont voté pour Marine Le Pen. La forme de cet appel a néanmoins sonné désagréablement à mes oreilles, puisque vous et vos soutiens avez répété que vous avez entendu ce cri de « la France qui souffre ». Je ne souffre pas plus qu’un autre, Monsieur le candidat ! Mon vote n’a pas été un cri de détresse mais un choix résolu. [...] En interprétant mon vote comme un appel au secours ou l’expression d’un malaise, vous adoptez la même mentalité que ces bonnes consciences de gauche qui, incapables de concevoir qu’on puisse avec intelligence et lucidité soutenir des opinions qu’elles taxent de « fachisme », ne veulent voir dans le vote FN qu’un pur symptôme psycho-pathologique. Ce mépris avec lequel vous me regardez est donc un très mauvais signe.
 
            Je veux bien néanmoins passer outre et jeter un coup d’œil global sur votre bilan pour voir si vous méritez que je vote pour vous au second tour.
           La première chose qui me vient à l’esprit, c’est votre personne, que vous avez théâtralement mise en avant tout au long de votre carrière. Le moins qu’on puisse dire est que vous avez abimé la fonction présidentielle. Tout le monde a en mémoire votre grossièreté allant jusqu’à l’insulte la plus éhontée, votre parler relâché, vos fautes de français, vos manières de parvenu, votre goût vulgaire de nouveau riche pour l’épate, plaisamment qualifié de « bling-bling ». Au lendemain de votre élection, il y a cinq ans, le bruit avait couru que vous vouliez prendre une retraite pendant quelques jours, pour vous pénétrer dans le silence des devoirs de votre nouvelle charge. Idée de génie, qui s’inspirait de la seule bonne chose qu’ait laissée F. Mitterrand : la marque d’une certaine densité personnelle. Mais patatras ! vous n’avez fait que bronzer sur le yacht du milliardaire Bolloré, comme n’importe quel pipol habitué de la rubrique « gens » de Paris-Match. Et quand on apprend maintenant que ce serait la faute de votre ex-femme que vous vouliez reconquérir, on se pince : quelle est la hiérarchie de vos priorités ?! Que vous vous soyez marié trois fois (la deuxième fois avec une femme se disant fière de n'avoir « aucune goutte de sang français dans les veines » : Libération, 8 juillet 2004) ne donne dailleurs pas une haute idée de votre constance. Plus grave : votre fils de quinze ans ne trouve rien de mieux à faire pour se distraire que de lancer des légumes sur des gendarmes dans la cour de l’Élysée ! À quinze ans, pas à sept ans ! Mais comment l’avez-vous donc éduqué, ce gamin, vous qui promettiez de karchériser la racaille ? Quel respect des forces de l’ordre… et quelle maturité de faire un tel geste en pleine campagne présidentielle de son père !! Lui avez-vous transmis autre chose que votre culot ?... Votre superficialité, peut-être ? : en ce qui concerne votre troisième femme, on a appris que vous l’avez rencontrée… chez Jacques Séguéla, à qui vous aviez demandé de vous organiser un dîner pour vous désennuyer. Jacques Séguéla !! le symbole de l’image, de la pub, du baratin, du toc, la vulgarité incarnée…. Quel homme êtes-vous donc, Monsieur le Président, pour que, tout en assumant les destinées de la France, vous éprouviez le besoin de vous faire distraire par cette sinistre enflure cuite sous les UV ? Vous auriez mieux fait d'essayer de relire La Princesse de Clèves, cette œuvre si typique du génie français, contre laquelle vous vous êtes sottement acharné comme un cancre qui n'a pas digéré sa mauvaise note au bac de français, et de laisser tomber Hemingway par la même occasion. Il est vrai que quand on est capable de se faire accompagner du pétomane J.-M. Bigard pour rendre visite au pape, c’est qu’on n’a aucun goût, aucune éducation, aucun sens de l'élégance française, aucune idée des devoirs de la couronne. Il ne manquait au successeur de Louis XIV, de Napoléon et de de Gaulle que de passer un ouiquenne à Eurodisney, comme n’importe quel plouc américanisé… ce que vous ne manquâtes pas de faire en décembre 2007. Êtes-vous un Français ou un États-Unien ? On peut se poser la question, depuis qu’on vous a vu faire votre trottine dans les rues de la Nouvelle-York, arborant fièrement un maillot « N.Y.P.D. » à l’instar d’un vrai Yanqui. Non, décidément, il y a des choses qui ne passent pas. Le Président de la République française est un monarque, ce n’est pas un « manageur ». Ce n’est pas vous qui avez fait quelques erreurs stratégiques, c’est votre personne tout entière qui est une erreur. On a maintes fois rapporté votre vœu d’abandonner la politique, une fois votre mandat terminé, pour « faire de l’argent dans le privé ». Voilà qui est encore plus accablant que tout le reste. Servir la France n’aura pas été pour vous une vocation, une mission, un sacerdoce, mais seulement une étape dans votre C.V., une façon parmi d’autres de défouler votre besoin névrotique de brasser du vent, une activité aussi distrayante que de jongler avec les capitaux. Or la France est un vieux pays catholique qui déteste l’argent, et pour prétendre à la magistrature suprême, il vaut mieux se pénétrer des œuvres de Péguy et Bernanos que de copiner avec Bill Gates et Tom Cruise. Vous avez augmenté votre salaire de 140 %, et proclamé que vous assumiez totalement cette augmentation. Décidément, le sens du sacrifice au bien public ne vous étouffe pas ! Le président bolivien Evo Morales, lui, a diminué son salaire de moitié. Son peuple doit être fier de lui, alors que vous nous faites honte. Savez-vous qu’un de vos prédécesseurs, Raymond Poincaré, est sorti ruiné de l’Élysée, parce qu’il avait tenu pendant sept ans à affranchir tout son courrier à ses frais ? Et de Gaulle vivait chichement de sa retraite de militaire, après sa démission de 1946, ayant refusé les aides spéciales que le gouvernement lui proposa. À l’inverse, votre mandat présidentiel aura été une excellente affaire pour vous, puisque votre patrimoine a crû de 30% en cinq ans. Nul ne doute que vous saurez désormais faire fructifier votre carnet d’adresses et vous faire payer grassement aux quatre coins du monde.
           De ces quelques éléments qui envahissent la mémoire se dégagent deux traits : vous aimez l’argent et vous avez une tournure d’esprit plus américaine que française. S’agit-il de traits purement personnels, ou bien des fondements de votre politique ?
              Hélas, c’est la seconde réponse qui est la bonne.

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              Pour le premier point, je n’ai pas besoin de reprendre ce que tout le monde a compris : vous avez été le président des riches. Votre quinquennat a été d’emblée grevé par l’inepte « bouclier fiscal » qui, sous des prétextes moralisants, n’avait pour but que de permettre aux riches d’accumuler toujours plus de richesses. Vous aviez fait campagne sur la revalorisation du travail, mais vous avez diminué les droits de succession, pour mieux permettre aux héritiers de jouir de l’effort de leurs parents sans se fatiguer eux-mêmes. Je n’ai pas la compétence pour décider, dans l’augmentation du chômage et la diminution du pouvoir d’achat, ce qui vient de votre politique et ce qui vient de la crise économique. Ce qui me frappe, c’est que vous avez le culot d’en appeler à nouveau aux petits, aux sans-grade, alors que vous êtes évidemment le candidat chéri du grand patronat. Je laisse à d’autres le soin de développer ce chapitre, qui ne m’intéresse que médiocrement et que je tiens pour secondaire. En tout cas, il est loin, l’idéal de la participation !
            Pour le second point, qu’il suffise de dire que vous avez réintégré la France dans l’OTAN, c’est-à-dire que vous avez inféodé sa défense à celle des EUA. L’anti-atlantisme était pourtant une des constantes de la politique française depuis cinquante ans, et F. Mitterrand lui-même avait confié que nous étions secrètement en guerre contre les États-Unis. Vous avez renié cet héritage. Voilà une trahison colossale, qui a mes yeux pèse infiniment plus que tout ce que peut avoir de critiquable votre politique fiscale : le destin d’un pays se joue dans ses orientations géopolitiques, et pour le reste « l’intendance suivra ». Que retenir d’autre de votre politique internationale ? Vous n’avez pas su mener la « diplomatie des droits de l’homme » que vous annonciez il a cinq ans, comme le montre votre pitoyable copinage avec Kadhafi en début de mandat. Je m’en réjouis bien sûr, mais cette ligne avait au moins une cohérence permettant, à défaut du reste, de donner une bonne image de la France dans le monde. Or à l’inverse, vous n’avez pas su non plus vous en tenir à une realpolitik efficace. L’attitude à l’égard de la Chine, notamment lors des J.O. de Pékin, est emblématique : vous n’avez été capable ni de vous fâcher avec les Chinois, ni de ne pas leur faire la leçon. Vous perdez donc sur les deux tableaux, en passant pour un importun à leurs yeux, et pour un tartuffe aux yeux des droidlomistes. Et qu’est-ce que c’est que cette façon de déployer des efforts colossaux pour la libération de la détestable Ingrid Bétancourt ? De se fâcher avec le Mexique pour soutenir moralement la douteuse Florence Cassez ? Napoléon savait que le cœur d’un homme d’État doit être dans sa tête, et qu’il faut savoir sacrifier un bataillon pour sauver une armée. Reprenant et élargissant ce qu’il y a de pire dans l’héritage chiraquien : la tyrannie du compassionnel, vous êtes capable d’aliéner la politique d’une Nation pour sauver un seul citoyen. D’où votre manie de vouloir bouleverser la législation dès qu’il y a un chat écrasé quelque part. Vous lisez trop les évangiles et leurs sornettes, c’est ça, vous avez été marqué par l’insensée parabole de la brebis égarée ? Vous feriez mieux de lire la vie de Richelieu, qui était homme d’État avant que d’être homme d’Église, n’hésitant pas à s’allier avec des protestants pour faire la guerre à des catholiques. Tout le contraire de vous : en août 2008, alors que la Russie, avec laquelle nous devrions signer un pacte d’acier pour résister à l’ogre yanqui, imposait son ordre dans les marches de son empire, vous avez volé au secours de la Géorgie de Saakachvili, marionnette de Washington. Par niaiserie humanitaire, ou pur et simple alignement sur les intérêts des EUA ? Je laisse les historiens en décider, mais le maintien absurde de nos troupes en Afganie pendant tout votre mandat plaide pour la seconde hypothèse.
 
            Ces deux points : primat de l’argent et soumission à l’Oncle Sam, à eux seuls, suffisent à faire de vous le président le plus anti-gaulliste, ou le plus anti-nationaliste, de la Cinquième République. Voyons rapidement le reste.
               . Dans le domaine social, vous aviez promis de mettre un service minimum en cas de grève dans le service public. Non seulement la loi votée en août 2007 était très timide, mais elle a été abrogée en octobre 2010. Quant à la fameuse réforme des retraites, elle est aussi insatisfaisante, et le régime de la fonction publique n’a pas été totalement aligné sur celui du privé.
            . Vous aviez annoncé la mise en place d’une « république irréprochable ». Ce qu’on commence à entrevoir du financement de votre précédente campagne, le copinage coupable de M. Woerth (dont on nous a claironné pendant des mois que sa moralité était au-dessus de tout soupçon) avec l’héritière milliardaire Liliane Bettencourt et les malandrins qui gèrent son pactole, cela donne une idée de votre conception de l’irréprochabilité. Vous avez confié un ministère à Frédéric Mitterrand, amateur déclaré de jeunes prostitués thaïlandais, lequel bien sûr n’a pas manqué de soutenir Roman Polanski, qui refusa lâchement de répondre devant la justice de Californie d’un viol sur mineure. C’est ça, la moralisation de la vie publique ? Vous aviez promu « la valeur travail », et si l’opinion n’y avait mis le holà, vous auriez laissé vos courtisans offrir en 2009 les rênes de l’E.P.A.D. à votre fils Jean, un gamin de 23 ans qui a raté deux fois sa deuxième année de licence de droit ! On attendait la méritocratie, on s’est retrouvé avec le népotisme !
               . Dès le début de votre quinquennat, vous avez mis l’accent sur l’ « ouverture » à gauche. Cette stratégie politique totalement stupide n’a pour effet que de montrer votre proximité avec la gauche, voire avec ce que la gauche a de plus pourri. Vous avez confié les rênes de notre politique étrangère à Bernard Kouchner, une des figures les plus remuantes du droidlomisme, l’inventeur du devoir d’ingérence, un fidèle agent d’influence des EUA, un des ennemis les plus acharnés de la souveraineté nationale ! À la fin du quinquennat, vous avez laissé B.-H. Lévy, autre grande figure du droidlomisme, autre militant de l’anti-nationalisme, jouer un rôle majeur dans l’affaire libyenne. Et entre les deux, vous avez confié une commission de réformes à Jacques Attali, l’inspirateur du mitterrandisme ! qui s’est vanté qu’une large majorité des réformes proposées avait été appliquée… Kouchner, Attali, BHL : trois des ennemis les plus acharnés du Front National dont vous demandez maintenant les suffrages ! Qu’est-ce que vous poussez au suprême, l’inconscience ou le cynisme ?
                 . Dans le même ordre d’esprit, vous avez propulsé au rang de ministre Rachida Dati, Rama Yade et Fadela Amara, trois nullités musulmanes à demi-françaises (puisqu’aussi marocaine, sénégalaise et algérienne), à la moralité douteuse (mensonges sur ses diplômes pour la 1ère, fausse inscription électorale et plagiat pour la 2ème, abus du logement de fonction pour la 3ème), trois grues qui n’avaient d’autre mérite que de vous donner l’image d’un fervent soutien de ces communautés allogènes qui colonisent lentement mais sûrement la France. Les déboires divers que vous avez rencontrés avec elles sont un exemple de justice immanente dont on ne peut que se réjouir.
            . Votre inclination pour le communautarisme, cette peste suicidaire, a été confirmée par maints autres éléments. Il y a quelques semaines encore, vous tentiez tout ce qui était possible pour inscrire dans la législation un délit de négation du génocide arménien. Quelle pouvait être l’utilité de cette monstruosité morale, heureusement invalidée, sinon la récolte misérable des voix de la communauté arménienne ? On attendait de vous l’abolition de toutes ces absurdes et scélérates « lois mémorielles », et voilà que vous vous acharnez à en ajouter une nouvelle ! – Il y a cinq ans vous expliquiez avec beaucoup d’à-propos qu’il fallait en finir avec la tyrannie de la repentance. Et un an plus tard, vous lanciez cette idée démente que chaque enfant de cours élémentaire devait adopter un enfant juif mort en déportation ! Le barnum permanent de la Choa ne vous paraît pas déjà assez assourdissant, il fallait le rendre encore plus obsessionnel, plus nauséeux, plus totalitaire ? – Vous expliquez aujourd’hui que votre adversaire ferait passer le vote des étrangers. Mais vous-même aussi y étiez naguère favorable, ainsi que l’atteste votre ouvrage Libre (2001) et des déclarations d’octobre 2005. En somme, vous n’avez pas d’opinion arrêtée sur ce sujet, vous vous laissez guider par le sens du vent : qui peut garantir que d’ici deux à trois ans vous ne seriez pas capable de l’imposer à votre propre majorité, sous l’inspiration imprévisible d’une de ces lubies qui vous traversent chaque semaine ? – Avec une certaine cohérence pourtant, votre choix pour le communautarisme entraîne une remise en cause de la laïcité, déjà amorcée par votre création d’un Conseil français du culte musulman en 2003. Tout le monde a en mémoire votre déclaration catastrophique exaltant le rôle du curé ou du pasteur, au détriment de l’instituteur. Là encore, vous êtes plus états-unien que français.
                 . Que reste-t-il de votre politique anti-immigrationniste ? Vous avez créé un ministère de l’immigration et de l’identité nationale, mais vous l’avez ensuite supprimé. Vous avez lancé un intéressant débat sur l’identité nationale, mais vous n’avez pas su le mener, et vous l’avez laissé disparaître dans les sables, ou plutôt dans la boue du droidlomisme. L’idée de tests génétiques conditionnant le regroupement familial a également été abandonnée, tout comme l’extension de la déchéance de nationalité. Les quelques chiffres misérables que vous annoncez ne sont que de la poudre aux yeux. 30 000 reconduites à la frontière par an ? Ha ha, la belle affaire que de les chasser par la porte, s’ils peuvent rentrer par la fenêtre ! Dailleurs une bonne partie sont des Roms de Bulgarie et Roumanie, donc des citoyens européens pouvant revenir à volonté, non ? Les expulsions devraient monter à au moins 400 000 par an, pour compenser les 200 000 entrées régulières (et combien d'irrégulières ?). Et aucune avancée en direction de la préférence nationale, évidemment. Tout le monde voit bien que les masses de non-Français inassimilables (je ne fais pas de distinction entre les étrangers officiels et une grande majorité des Français de papiers) sont toujours plus nombreuses dans nos villes, et leurs revendications toujours plus pressantes. Votre discours de Palaiseau (17 décembre 2008) indique nettement le fond de votre pensée sur ce sujet : « L’objectif, c’est relever le défi du métissage. […] Ce n’est pas un choix, c’est une obligation, c’est un impératif. On ne peut pas faire autrement. […] Nous devons changer, alors nous allons changer. On va changer partout en même temps : dans l’entreprise, dans les administrations, à l’éducation, dans les partis politiques. Et on va se mettre des obligations de résultats. Si ce volontarisme républicain ne fonctionnait pas, il faudra alors que la République passe à des méthodes plus contraignantes encore. » On ne saurait être plus clair : il faut valoriser à toute force les colorés, il faut obliger les Français de souche à se mélanger aux allogènes, il faut que la France devienne complètement multi-ethnique et multi-culturelle, selon l’atroce modèle états-unien. Vous êtes donc, en vérité, un immigrationniste revendiqué, comme Attali et consorts. Non seulement on ne peut pas compter sur vous pour empêcher Colombey-les-Deux-Églises de devenir un jour Colombey-les-Deux-Mosquées, mais il faut s’attendre à ce que vous fassiez tout pour qu’elle devienne, en attendant, Colombey-l’Église-et-la-Mosquée. – Au passage, on se demande bien pourquoi ce métissage est un impératif, et pourquoi la France ne pourrait pas chercher à persévérer dans son être, celui d’une « nation de race blanche, de religion catholique et de culture gréco-latine », comme disait le Général, ajoutant qu’on ne peut intégrer l’huile et le vinaigre. Faut-il rappeler que l’Algérie de 1962 a su se montrer assez persuasive pour être débarrassée en quelques mois de près d’un million d’Européens indésirables, soit 10% de sa population, qui étaient là depuis plus d’un siècle et avaient apporté une contribution formidable au développement du pays ? Si nous n’imitons pas cet exemple admirable, le peuple français disparaîtra inéluctablement. Mais il préfère ruminer sa culpabilité d’avoir été là-bas, et sa culpabilité de ne pas laisser venir ici tous ceux qui veulent vivre à ses crochets…
            . J’ai gardé le pire pour la fin : le traité de Lisbonne, double crime contre la France, parce qu’il aliène sa souveraineté à un Super-État européen, et parce qu’il reprend l’essentiel des dispositions de la Constitution européenne de 2005, nettement rejetée par la voix souveraine du peuple français. Et vous avez maintenant le culot ahurissant de vous présenter comme le candidat de la « France du non » !!! On rêve. Pour moi, je vous le dis tout net, ce traité de Lisbonne relève de rien de moins que de la haute trahison. Vous avez de la chance que je ne sois pas votre successeur, car je vous réserverais le même sort qu’à Pierre Laval : un procès expéditif suivi de douze balles dans la peau. (Si ça peut vous rassurer, tous les parlementaires qui ont ratifié ce traité subiraient le même sort, ainsi que le traîtrissime Henri Guaino, pour l’exemple). Richelieu n’a pas laissé la pitié chrétienne le détourner des impératifs de la raison d’État quand il s’est agi de châtier Cinq-Mars, pas plus que Napoléon à l’égard du duc d’Enghien ou de Gaulle à l’égard de Pierre Pucheu, sans parler de la Convention à l’égard de Louis XVI. Pas d’autre issue que l’exécution capitale pour ceux qui conspirent avec l’étranger contre la France.
 
             Il ne vous a pas échappé que ce bilan sommaire était uniquement à charge. Certes, je ne conteste pas que vous puissiez aussi revendiquer quelques réussites. Mais celles-ci pèsent peu en comparaison du passif, et du reste même Giscard, Mitterrand et Chirac, qui ont fait tant et tant de mal à la France, peuvent aussi s’attribuer quelques actions judicieuses. Cependant, pour eux comme pour vous, la balance penche lourdement du côté négatif, pour les raisons indiquées ci-dessus. Il y a cinq ans, lors de votre débat télévisé contre Mme Royal, j’avais été frappé par une de vos dernières phrases : « Je ne vous décevrai pas ». Qui, aujourd’hui, peut prétendre sérieusement que vous ne l’avez pas déçu, et que vous avez tenu ce que promettait votre brillante et courageuse campagne de 2007 ? Certainement pas les électeurs du Front National. J’espère bien que ceux que vous avez dupés alors ne se laisseront pas prendre une seconde fois. Quitte à ce que vous soyez battu, je souhaite que cela soit le plus largement possible, afin qu’on tourne la page du sarkozysme et que les électeurs patriotes comprennent une bonne fois pour toutes que cette voie mène au désastre.
           Croyez bien que je ne me fais aucune illusion sur votre adversaire, M. Hollande. Je le tiens pour un médiocre et un mou, digne de ces nullités que la Corrèze donne à la France à chaque génération : Henri Queuille et Jacques Chirac. Je peux même vous dire franchement que je m’attends à ce que lui et ses amis gauchistes fassent encore pire que vous. Mais les ravages un peu supérieurs de la peste ne justifient pas qu’on se rende complice de la propagation du choléra. Les différences entre les deux branches concurrentes mais complices de l’UMPS sont marginales : la « droite » et la « gauche » sont toutes les deux européistes, libérales, immigrationnistes, droidlomistes. Aussi votre parti est-il rempli de notabilités qui sont viscéralement antilepénistes et commencent déjà à annoncer qu’elles voteraient PS plutôt que FN si cette alternative se posait. Et vous voudriez qu’on le remette au pouvoir pour faire barrage aux socialistes ?!? Vous nous prenez pour des poires, ma parole ! La branche gauche de l’UMPS fait des ravages sans doute encore plus dévastateurs, mais elle a un mérite : c’est qu’elle avance à visage découvert, proclamant haut et fort son opposition au sauvetage du peuple français. Alors que la branche droite est hypocrite et perfide, réalisant la même politique mais en déblatérant des discours mensongers destinés à capter la confiance des nationalistes, pour mieux les trahir et les escroquer. Je préfère être frappé de face que poignardé dans le dos. Dimanche 6 mai 2012, je choisirai donc de me retrouver face à un ennemi déclaré plutôt qu’à côté d’un ennemi qui se fait passer pour un allié. Dans les deux cas, la France sera perdue, mais dans le premier cas elle mourra en sachant clairement qui l’a tuée.

         Pour conclure, vous me permettrez, par exception, d’emprunter votre propre langage : « Casse-toi, pauv’con ! »      

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