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16.07.2014

LES MEILLEURS APHORISMES DE LADISLAV KLIMA

J'ai présenté sur une page connexe Ladislav Klima (1878-1928), auteur tchèque peu connu. Ses recueils d’articles et d’essais contiennent des parties entièrement composées de courtes maximes : une section d’une quinzaine de pages dans Traités et dictats et dans Instant et éternité ; six sections de deux ou trois pages dans Le Monde comme conscience et comme rien, livre nietzschéen tout entier constitué de pensées détachées, allant de quelques lignes à deux pages. Pour l’instant, c’est surtout dans ces gerbes de maximes que j’ai puisé un certain nombre d’aphorismes qui me plaisent pour diverses raisons. Mon choix est naturellement subjectif, et ne donne pas une image très représentative de l’esprit de Klima qui, loin de ressembler à nos moralistes classiques, jette à profusion des saillies déconcertantes telles que celle-ci : « Conseil important à l’adresse des créateurs : Ne mange qu’avec tes doigts, jamais avec une fourchette ! » (Instant et éternité, p. 125). Assumant cette partialité, j’ai pris la liberté de répartir et classer ce florilège en thèmes distincts, au risque de faire passer Klima pour un penseur méthodique, ce qu’il n’est pas du tout.
              Cette sélection que je publie aujourd’hui est évidemment appelée à être complétée. J'ai constitué six rubriques accessibles d'un clic :     Boutades, Paradoxes, cynismes                                          Vues sur l'âme humaine                                              La femme et l'amour                                              Morale                                                     Élitisme                                                            Politique

  

BOUTADES, PARADOXES, CYNISMES

. L’on connaît de nombreux et célèbres « derniers mots » prononcés par de grands hommes ; plus significatives que la plupart, à tous les égards, sont des paroles de mon frère mourant à l’âge de neuf ans : « Moi je suis content de crever, j’en ai rien à foutre de cette foutue putain de chiasse de vie ». (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 126).

. Le mystère de tout, c’est qu’il n’y a pas du tout de mystère. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 130). ladislav klima, erika abrams, la différence,aphorismes,nietzsche,schopenhauer,berkeley,cioran,prague,tchéquie,bohême,paradoxe,cynisme,sade,borges,maximes,solipsisme,traités et diktats,instant et éternité,le monde comme conscience et comme rien,napoléon,force,patriotisme,lâcheté,courage,génie,grand homme,élitisme,nations,nationalisme,provocation

. Dans l’humanité, tout sans exception est préjugé. Être sans préjugés, c’est un préjugé comme tout le reste. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 120).

. La pire des superstitions, c’est celle qui fait croire qu’on a triomphé de la superstition. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, II, 14, éd. La Différence, 1995, p. 120).

. L'homme est ou bien aveugle ou bien cul-de-jatte : croyant ou sceptique. (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 114).

. La vraie profondeur conduit à la folie, la véridicité vraie, nécessairement, à l'idiotie. (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 116).

. Plus les projets seront vastes, plus on sera certain d’échouer. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 126).

. Plus l’homme hurle, plus il est ignoble et comique ; plus les fauves — non seulement le lion mais aussi le chat, l’ours et le chien — rugissent, plus ils sont imposants et grandioses. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 123).

. Se « sacrifie »-t-on, c’est le plus souvent à une bêtise ou à un vice du prochain. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, II, 14, éd. La Différence, 1995, p. 120).

. Ce qui enfle le cœur des nations de nos jours se compose d’une part de fierté contre quatre-vingt-dix-neuf de flatulence. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, III La société, 22, éd. La Différence, 1995, p. 208).

. Les applaudissements signifient à tous les coups que le public n’a rien compris. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, V, 15, éd. La Différence, 1995, p. 167).

. Le conquérantisme est mauvais pour la bonne raison que les gens ne valent pas la peine que tu te donnerais pour les soumettre ! (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, III La société, 22, éd. La Différence, 1995, p. 209).

. « Effusion de sang » Mais qu'importe que le sang fuse en dedans ou en dehors des artères ? (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 105).

. « Les livres sont nos meilleurs amis » : ils ont du moins ceci de commun avec nos meilleurs amis que le plus souvent ils nous trompent et nous déçoivent. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 122).

. Qu’est-ce que le comble du ridicule ? Ridiculiser le ridicule ; on ne devrait tourner en dérision que les choses sublimes. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 128).

. Y a-t-il plus grande impudence que de prétendre que l’on « maîtrise parfaitement plusieurs langues étrangères », alors que personne jusqu’à présent n’a maîtrisé même à moitié sa langue maternelle ? (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 123).

. Si le Christ nous avait laissé une seule critique littéraire ou théâtrale signée en toutes lettres, il eût été hors de question qu’il jouât dans l’histoire le rôle du Messie et de la deuxième personne divine. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 119).

. C’est le propre du caractère français que de ne valoir quelque chose qu’après s’être longtemps faisandé. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, III La société, 22, éd. La Différence, 1995, p. 207).

 

VUES SUR L’ÂME HUMAINE

. La compassion pour les humains et l’approbation du mal ne sont le plus souvent qu’une seule et même chose. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, III, 5, éd. La Différence, 1995, p. 129).

. Qu’on ôte aux gens leur vanité, on leur aura ôté les quatre cinquièmes de leur courage. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, IV, 15, éd. La Différence, 1995, p. 147).

. La paresse, c’est la lâcheté en détail ; la lâcheté, c’est la paresse en gros. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, II, 14, éd. La Différence, 1995, p. 120).

. L’action n’est souvent que paresse, — paresse à penser. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, IV, 15, éd. La Différence, 1995, p. 146).

. Les grands menteurs sont pour la plupart très modestes. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, II, 14, éd. La Différence, 1995, p. 120).

. Tout cabotinage comporte une petite part de vérité ; toute vérité comporte une énorme part de cabotinage. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 120).

. Toute croyance peut se ramener à la quête désespérée d'un sol ferme. (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 115).

. Comment ne pas avoir de secrets pour nos amis et notre bien-aimée, alors que nous en avons nécessairement sans nombre pour nous-mêmes ! (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 117).

. L’équité dont on fait preuve à son propre égard est une plus rare et plus noble vertu que celle dont on fait bénéficier autrui. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 127).

. La puanteur propre ne sent pas mauvais ; celle d'autrui empeste dans tous les cas, à moins qu'on ne puisse, par un biais, la ramener à soi. (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 116).

. La plus grande volupté et le supplice suprême, c’est de se lire soi-même. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 125).

 

LA FEMME ET L’AMOUR

. Quatre-vingt-dix pour cent de l’amour des hommes peut se ramener aux caresses du chien qui supplie qu’on lui enlève sa muselière. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 126).

. L'amour est un stratagème de l'instinct de tyrannie. (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 115).

. La fidélité, mariage de l’esclavage et de la bêtise. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, II, 14, éd. La Différence, 1995, p. 120).

. Il peut sembler qu’une femme sourie avec mépris à la vue d’un homme qui se conduit bêtement, mais il s’agit le plus souvent d’un sourire amoureux ; ce que la femme aime chez l’homme, c’est en grande partie sa bêtise. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 118).

. Le vrai salaud, c’est celui qui exige des jolies femmes qu’elles agissent comme il faut. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, I, 12, éd. La Différence, 1995, p. 105).

. L'esprit élevé qui inspirerait de l'amour à une femme banale devrait avoir honte tout autant ou non moins que l'homme tant soit peu délicat dont tomberait amoureuse une guenon. (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 106).

 

MORALE

. Celui qui se met sérieusement en quête de la vérité ne la trouvera pas ; il faut la siffler, cette catin, lui commander. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 130).

. Si les braves gens appliquaient au perfectionnement de leur caractère autant de soin qu’au polissage de leurs chaussures, l’humaine espèce aurait meilleure mine. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, II, 14, éd. La Différence, 1995, p. 120). ladislav klima, erika abrams, la différence,aphorismes,nietzsche,schopenhauer,berkeley,cioran,prague,tchéquie,bohême,paradoxe,cynisme,sade,borges,maximes,solipsisme,traités et diktats,instant et éternité,le monde comme conscience et comme rien,napoléon,force,patriotisme,lâcheté,courage,génie,grand homme,élitisme,nations,nationalisme,provocation

. Il y a un métier, plus rémunérateur que tous les autres, que personne ou presque — croira qui pourra ! — ne pratique : le perfectionnement de soi. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, IV, 15, éd. La Différence, 1995, p. 147).

. Aujourd’hui seuls les derniers des sauvages ont conservé l’habitude de punir leurs enfants pour fait de lâcheté. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, III La société, 22, éd. La Différence, 1995, p. 209).

. La vraie force est celle qui demeure telle même après la pire mutilation. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 118).

. Ce qui n'est pas capable de mourir pour soi, mourra nécessairement pour n'importe quoi. (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 105).

. Quel est le premier devoir social ? Se montrer d’autant plus poli et généreux envers les gens qu’ils sont plus insupportables. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 119).

. Liberté, égalité, fraternité ; paradoxe stupide ! La liberté est souveraineté ; être libre n'a d'autre sens que de prendre le dessus en jetant bas tout ce qui prétendrait me le disputer. (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 106).

. Quelle mesquinerie sans fond que de veiller toujours à ne jamais faire tort à personne ! (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, III, 5, éd. La Différence, 1995, p. 129).

. Aimez vos ennemis − mais seulement à partir du moment où ils gisent à vos pieds Le vainqueur, dans son enivrement, pardonne au vaincu, l'embrasse, rejette de ce fait sa victoire, remporte de ce geste un nouveau et plus grand triomphe. (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 108).

. La vraie noblesse consiste à se demander, chaque fois qu’on se laisse aller à la « philanthropie » : Est-ce que je ne suis pas en train de faire une lâcheté ? (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, III, 5, éd. La Différence, 1995, p. 129).

. Ne pas savoir ce que c’est que la honte, c’est la qualité à la fois la plus élevée et la plus vile de l’homme. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 120).

. Défendre son honneur, c'est se déshonorer. (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 103).

. Un remède contre la compassion : le ridicule de toute souffrance psychique, laquelle est toujours illogique ; or il y a toujours dans l’illogisme un élément comique : le principe du rire réside dans l’écart qui sépare la réalité de la raison. Compatir, c’est prendre la souffrance au sérieux. Qu’on analyse jusqu’en son fond la douleur de Niobé et d’Ugolin et on crèvera de rire ! (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, III, 4, éd. La Différence, 1995, p. 128).

. Le meilleur remède contre la peur est le désir de ce qu’on redoute. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, IV, 15, éd. La Différence, 1995, p. 146).

. À chaque coup immérité qui te frappe, pense à tous ceux que tu aurais mérités, demande-toi de quel droit tu prétends être ménagé par le sort là où tu ne te ménages pas toi-même ! (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, IV, 15, éd. La Différence, 1995, p. 146).

. Considère tous les coups du sort comme mérités, ne serait-ce qu’en ce sens que tu as la lâcheté et la sottise d’en souffrir ! (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, IV, 15, éd. La Différence, 1995, p. 146).

. Ne te fie pas au hasard, mais ne compte jamais sans ! (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, IV, 15, éd. La Différence, 1995, p. 147).

. L'homme qui se respecte quitte la vie quand il veut ; les braves gens attendent tous, comme au bistrot, qu'on les mette à la porte. (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Fragments philosophiques », éd. La Différence, 1990, p. 175).

. Quel est le pire blasphème ? La condamnation du suicide qui, si vils que soient ses motifs, est toujours sublime ! (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 128).

 

ÉLITISME

. Avec un peu de temps et beaucoup de mal, l’homme bas peut tout comprendre, si ce n’est sa propre bassesse : en la comprenant, il s’élèverait. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, VI, 4, éd. La Différence, 1995, p. 174).

. Chez l’homme bas, la culture ne cultive que la bassesse. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 119).

. Celui qui pense qu’un âne pourrait penser, mériterait lui-même d’être un âne ! (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, VI, 4, éd. La Différence, 1995, p. 175).

. Les janissaires sont plus turcs que les Turcs ; rien de plus plébéien qu'un génie emplébéisé. (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 103).

. L'homme normal est sérieusement bouffon, le grand homme bouffonnement sérieux. (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 115).

. Toute profession humaine est déshonorante, — mais pas pour tout le monde. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 127).

. Quelle vertu tant soit peu élevée peut survivre au contact de la sociabilité ? (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, II, 14, éd. La Différence, 1995, p. 121).

. Un homme vraiment extraordinaire ne peut être socialiste, pour la simple raison qu’il se tient en dehors de la société. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 128).

. « La patience est le génie » de qui est sans génie. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien, Singularia B L’Homme, II L’individu, VI, 4, éd. La Différence, 1995, p. 175).

. Celui qui écrit bien et avec plaisir sur les grands hommes, est toujours grand. L’écrivain qui traite par prédilection des petits est lui-même plutôt petit qu’« objectif ». (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien, Singularia B L’Homme, II L’individu, V, 15, éd. La Différence, 1995, p. 166).

. Qu’est-ce un homme « doué » ? Celui qui ne sent pas son imbécile d’une lieue. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, V, 15, éd. La Différence, 1995, p. 166).

. L’homme est ou bien héros, ou bien chien. Qu’attendre d’une époque pour qui le mot « héros » n’est plus qu’une moquerie ? (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « La force sublime », éd. La Différence, 1990, p. 61).

. Ce vieil âne pochard de Philippe [II de Macédoine] avait commandé à son valet de le saluer tous les matins en s’exclamant : « Tu es un homme ! » — Le grand esprit devrait avoir quelqu’un pour lui corner sans arrêt aux oreilles : « Tu n’es pas un homme ! » (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, VI, 4, éd. La Différence, 1995, p. 175).

. Il est vrai que le grand esprit devrait ménager les petits, qu’il y a de la petitesse à se moquer d’eux simplement parce que petits ils sont. — Mais peut-on reprocher à celui qui vient de tomber dans une fosse à purin de pester un bon coup ? (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, II L’individu, VI, 4, éd. La Différence, 1995, p. 175).

. « À bas les maîtres, personne n'a d'ordres à recevoir de personne », enseigne-t-on aujourd'hui. Expulsez d'abord l'impératif de la grammaire ! Allez-y, essayez ! Peut-être que ça marchera. (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 109).

. L'humanité actuelle ressemble au petit voyou qui, n'ayant jamais connu de parents aimants, peste maintenant contre les parents en général et contre tout gouvernement. Chacun a les parents et les maîtres qu'il mérite. C'est la faute des esclaves, si les maîtres sont sans merci. (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 107).

 

POLITIQUE

. « Ces partis ne se distinguent l’un de l’autre que dans les questions de tactique » : comme si ce n’était pas là l’essentiel. Tout ou presque tout peut se ramener à une seule question : agir avec virilité ou à la façon des femmelettes ? (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 120).

. La débonnaireté, l'accommodante complaisance peut être, chez l'individu, une vertu ; chez un peuple, elle est toujours ignominie pure. / Ce qui, chez l'individu, se qualifie de rudesse et de grossièreté, s'appelle et souvent est, à l'échelle d'un peuple, héroïsme et feu sacré. (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 107).ladislav klima, erika abrams, la différence,aphorismes,nietzsche,schopenhauer,berkeley,cioran,prague,tchéquie,bohême,paradoxe,cynisme,sade,borges,maximes,solipsisme,traités et diktats,instant et éternité,le monde comme conscience et comme rien,napoléon,force,patriotisme,lâcheté,courage,génie,grand homme,élitisme,nations,nationalisme,provocation

. L’État qui n’est pas un tout organique n’est qu’un pot-pourri de peuples-esclaves. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, III La société, 22, éd. La Différence, 1995, p. 208).

. Une nation inférieure est plus libre dans l’asservissement : pour qui ne sait pas se commander soi-même, l’obéissance est un besoin ; un peuple inapte par nature à l’autonomie trouve son bonheur et, partant, sa liberté aussi dans la soumission. Pourvu qu’on lui laisse quelques menues franchises, il ne demande pas mieux ; il ne se révolte que là où on porte atteinte à sa vie privée. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, III La société, 9, éd. La Différence, 1995, p. 188).

. L’asservissement des peuples est non seulement dans l’ordre des choses, un état de choses globalement positif : le plus souvent il est profitable aussi au peuple soumis : Toute nation dépourvue de sublimité est relativement heureuse dans la soumission. La soumission est commode : n’oublions pas que l’homme est le plus sociable, c’est-à-dire le plus servile des animaux, que l’esclavage est son élément ! (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, III La société, 19, éd. La Différence, 1995, p. 201).

. L’oppression représente un avantage inappréciable pour un peuple paresseux, et est d’ailleurs profitable à chacun. Plus l’oppression est dure — à l’intérieur de certaines limites à ne pas dépasser —, plus la nation se durcit. […] Rien de plus utile que la persécution ne peut arriver au peuple qui n’a pas encore succombé sans réserve à son naturel porcin. La persécution témoigne d’une stupidité infinie de la part du persécuteur ; seule peut la craindre la vue courte de l’aveugle lâcheté ! Une politique nationale clairvoyante devrait prendre à tâche de provoquer autant que possible la persécution ! (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, III La société, 19 éd. La Différence, 1995, p. 202).

. Au sens propre, la démocratie est le règne actif du peuple : en réalité elle n’est possible que chez les nations les plus sublimes [= les Grecs et les Romains, voir p. 176 et 181], seules ces nations-là, réellement démocratiques, méritent le nom de « nation » pleno sensu. Les troupeaux modernes qui s’arrogent le même titre pourront eux aussi parvenir à la démocratie, le jour où les bœufs sauront régenter leurs éleveurs, choisir leurs pâturages et décider eux-mêmes de l’aménagement de leurs étables… (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, III La société, 3, éd. La Différence, 1995, p. 180).

. La démocratie ne peut se manifester que par le règne des plus forts, des meilleurs parmi le peuple, pour la simple raison que, dans ce bas monde dont le nom est : lutte pour la puissance, l’égalité n’existe pas. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, III La société, 3, éd. La Différence, 1995, p. 179).

. Une nation ne meurt jamais assassinée, mais parce qu’elle ne veut plus vivre. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, III La société, 20, éd. La Différence, 1995, p. 203).

. La source unique du nationalisme est la haine, l’hostilité forcenée : c’est grâce seulement à la lutte sélectrice pour la vie, à l’isolement imposé, à la perhorration haineuse de tout ce qui n’est pas soi, que se sont cristallisées toutes les différences, les spécificités, les races, tous les touts au sein de l’humanité. Supprimez l’hostilité, adoucissez-en ne serait-ce que la forme de façon essentielle, et vous aurez supprimé les nations : ayant retranché toutes leurs racines, leur ayant ôté toute raison d’être. (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Le chauvinisme », éd. La Différence, 1990, p. 41).

. La nation qui n’accepte pas de perdre la moitié de ses hommes et tous ses biens simplement pour éviter la honte d’une défaite, ne vaut pas un centime. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, III La société, 22, éd. La Différence, 1995, p. 206). 

. La cause de la chute de Napoléon est simple : à mesure que le temps passait et que ses ennemis malmenés se remettaient du cœur au ventre, ses petits Français se faisaient de plus en plus lâches. Tout l’enthousiasme révolutionnaire, la conscience d’avoir à leur tête le plus grand des hommes, l’empire, la « gloire » sans précédent, voire les avantages matériels, rien n’a eu raison de leur pleutrerie bien européenne ! La bagatelle du million d’hommes que la conquête définitive de l’Europe aurait pu encore leur coûter… est-ce qu’une nation qui se respecte s’en soucie ? Les Romains après Cannes ! « Mais les Romains risquaient l’anéantissement en cas de capitulation »… et les Français un sort pire encore : le merdoiement éternel ! […] Napoléon méprisait comme il faut les « tortues » humaines : mais ce n’était toujours pas assez !!! L’accueil enthousiaste des Bourbons à leur rentrée dans Paris, trait révélateur de la nature humaine en général ! Un dégoût sans borne empêche d’en dire davantage ! Le cas de Napoléon prouve qu’il n’y a absolument rien de grand à faire avec l’Europe, que l’Europe ne vaut pas qu’un grand homme s’en salisse les mains ! (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, III La société, 17, éd. La Différence, 1995, p. 198-199).

. Pour former les destinées futures des nations, il n’y a qu’un seul moyen relativement sûr : le renforcement de la volonté nationale. Or, c’est là une chose qui ne s’atteint pas en sermonnant, ni par la voie de la « culture », du « développement », de la vie associative, des cleubes de gymnastique, etc : — mais plutôt à travers les luttes, mais plutôt à travers les bouleversements, mais plutôt à travers la souffrance, en faisant couler des fleuves de sang ! Qui aime sa nation ne la ménage pas. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, III La société, 20, éd. La Différence, 1995, p. 203).

. Moyen dont la nation assez grande pour s’en prévaloir pourrait aujourd’hui quintupler sa force : faire franchement inscrire à l’endroit de son drapeau : « À bas la morale ! », et à l’envers : « Égoïsme ! ». (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, III La société, 22, éd. La Différence, 1995, p. 210).

. Les alliances les plus franches et les plus fermes sont les offensives ; les autres n’existent que pour être rompues. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, III La société, 22, éd. La Différence, 1995, p. 207).

. Le diplomate est le contraire du chef d’État ; celui-là baratine et sous-entend et se tortille ; celui-ci agit et commande, inflexible. (Ladislav Klima, Traités et dictats (1922), « Aphorismes », éd. La Différence, 1990, p. 107).

. Savoir commander, c’est : savoir contraindre à l’obéissance. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, III La société, 22, éd. La Différence, 1995, p. 207).

. Un corps sain ne tolère que peu de parasites : ce qui explique que l’Europe soit à moitié bouffée par les siens. (Ladislav Klima, Le Monde comme conscience et comme rien (1904), Singularia B L’Homme, III La société, 22, éd. La Différence, 1995, p. 207).

. Il est certain que si les Gaulois continuent à s’affiner comme ils l’ont fait jusqu’à présent, leur espèce s’éteindra au cours du prochain millénaire ; s’ils tentent de se revigorer en recourant à des races étrangères, ils cesseront peu à peu d’être eux-mêmes et, là aussi, s’éteindront. (Ladislav Klima, Instant et éternité (1927), « Le péril suprême », éd. La Différence, 1990, p. 110).

 

 

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