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10.05.2012

BILL CLINTON, LE FRIC ET LES PHOQUES

            Bonne nouvelle : les électeurs de Caroline du Nord ont approuvé, par référendum, l’interdiction du mariage entre deux personnes du même sexe, mesure conforme au bon sens et à la tradition. Il est étonnant qu’il faille en venir à un vote des électeurs pour repousser cette absurdité, qui piétine allègrement la norme constante de toutes les civilisations. Jolie gifle, en tout cas, infligée à ceux qui présentent l’autorisation du mariage homosexuel comme un progrès inéluctable qui sera forcément adopté partout, pays par pays.
           Mais ce que je trouve tout-à-fait remarquable, dans une dépêche de l'A.F.P. consacrée à cette nouvelle, c’est le message diffusé par l’ancien Président Bill Clinton à l’adresse des électeurs, pour soutenir le mariage homosexuel en votant contre l’amendement : « le texte risque de limiter les libertés individuelles et d'endommager l'économie de l'État et  sa capacité à conserver de bonnes entreprises, à attirer des nouveaux emplois et à garder des entrepreneurs talentueux ». À en juger par cette citation (qui n’est peut-être qu’un mince extrait), Clinton néglige les habituels arguments moraux pour privilégier un argument économique. Qu’importe que la promotion de l’homosexualité pose des problèmes liés aux bonnes mœurs et à l’ordre social : la seule chose qui compte, c’est qu’elle permette de faire de bonnes affaires et de ne pas perdre du pognon. M. Clinton est pourtant censé être un homme de gauche, or la gauche aime à se définir par le primat des valeurs morales, par le souci de la dignité humaine, par le refus de la tyrannie de l’argent. Mais foin de ces vieilles billevesées ! Désormais, tout doit être soumis à l’efficacité économique. Ouvrons grandes nos portes aux pédés, puisque beaucoup d’entre eux sont des capitalistes émérites, dont l’art de créer des richesses va rejaillir sur nous tous ! Adorons le veau d’or, et moquons-nous du reste…  Et si jamais, dans l’avenir, ce sont les zoophiles, ou les admirateurs du IIIe Reich, ou les partisans du géocentrisme, qui se signalent comme des « entrepreneurs talentueux », alors il ne faudra pas hésiter, en vertu du même argument, à faire la promotion officielle de la zoophilie, ou du IIIe Reich, ou du géocentrisme. Notre « capacité à conserver de bonnes entreprises et à attirer des nouveaux emplois » méritera bien cette petite adaptation. La course aux richesses est implacable : soit nous acceptons de nous moderniser en permanence, soit nous périssons.