MESSI, LE SIMPLET AUTISTE : QUELLES IDOLES OFFRONS-NOUS À NOS ENFANTS ? (15.04.2013)
Lionel Messi est assurément un joueur exceptionnel, même si à mon avis légèrement surcoté [1]. Mon propos, toutefois, ne consiste pas ici à parler du foutebôleur, mais de l’homme, et plus précisément de l'impact de l’image médiatique de l’homme. Apriori, celui-ci est plutôt sympathique. Le foute contemporain, complètement pourri par le fric et l’exposition médiatique, mais reflétant aussi la société elle-même, est devenu la plus horrible des galeries humaines, infestée de racailles prétentieuses, de vulgaires petites frappes et de mercenaires sans foi ni loi. C’est pourquoi le surgissement du F.C. Barcelone au sommet de foute mondial, depuis quelque cinq années, constitue la plus divine des surprises. Voilà un cleube qui accorde une importance centrale à son ancrage régional, qui met l’accent sur la formation des jeunes (plus que sur l’achat à fonds perdus des vedettes déjà consacrées), qui a un style de jeu spécifique, qui privilégie le collectif, le jeu de passes fluide, la technicité (plutôt que l’impact physique, la puissance, la défense, le jeu de contre), qui s’efforce de mettre en avant des valeurs morales (non sans quelque hypocrisie publicitaire, certes). Chose extraordinaire et quasiment unique dans le foute européen : pour une bonne moitié d’entre eux, les joueurs cadres de l’équipe se connaissent depuis qu’ils sont mômes, et ont à peu près toujours joué ensemble sous le même maillot. Bref, ô miracle, un cleube qui remet à l’honneur ces mots honnis par le système marchand : racines, identité, continuité, éducation. Et au centre de la galaxie barcelonaise brille l’étoile Messi : un garçon propre sur lui, poli, modeste, tranquille. Pas un « connard bling bling » comme son rival CR7, pas un connard tout court comme Balotelli, pas une grande gueule mégalo comme Ibrahimovic, pas un caïd de banlieue comme Ribéry, pas un nomade hautain comme Anelka, pas un voyou comme Luis Suarez, pas un caractériel comme Carlos Tevez, pas un péteux comme Samir Nasri, pas un mannequin comme Beckham, etc. En plus, de tempérament timide et discret, il n’aime pas répandre son image et doit faire des efforts pour se soumettre aux exigences des médias et des publicitaires. Tout pour plaire, quoi. Une goutte de savoir-vivre au milieu d’un océan de sauvagerie, et plus qu’une goutte (comme son équipe est plus qu’un cleube) : une perle toute chatoyante de génie.
Et cependant, une image aussi lisse intrigue. Certains journalistes se sont mis à gratter, et on peut commencer à en savoir un peu plus. Il faut lire cet article de rue89, qui s’appuie notamment sur le livre d’Alexandre Juillard et Sébastien Fest : Le Mystère Messi (J.-Cl. Gawsewitch, 2012). À vrai dire, ce qu’on y apprend est plus de l’ordre de la confirmation que de la révélation, car on s’en doutait depuis un moment. Mais au moins, nos intuitions sont-elles maintenant étayés par une enquête. Lionel Messi n’a tout bonnement rien dans le crâne. Il n’a jamais terminé un livre de sa vie, y compris l’autobiographie de Maradona. « Son univers culturel est désertique » : mêmes certaines séries télé à sensations sont trop subtiles pour lui. Il dort énormément, et sinon, il joue avec sa PlayStation et va se balader au parc Disneyland dès qu’il le peut. En somme, à l’instar de J.-P. Papin, de F. Totti, de Z. Zidane et de tant d’autres qu’on connaît moins, il appartient à la catégorie des simplets. Et à ce vide intellectuel, Messi ajoute une tendance autistique impressionnante. Sans doute écrasé par sa famille depuis toujours et jamais vraiment sorti de sa bulle, il est à peu près incapable de communiquer normalement avec ses proches, même avec ses entraîneurs. Bref, c’est un enfant. Un enfant sublime peut-être, mais un enfant.
Entendons-nous. Que Messi soit presque illettré et presque autiste ne diminue en rien son talent magique de foutebôleur. Après tout, l’inadaptation sociale n’est-elle pas justement une marque essentielle du génie ? Relire « L’albatros » de Baudelaire ! L’intelligence corporelle est une chose, l’intelligence verbale en est une autre, et l’intelligence logique, et l’intelligence émotionnelle (on peut même en ajouter d’autres, avec Howard Gardner). Une personne peut faire des prodiges dans l’une d’entre elles, et n’avoir que de piètres dispositions dans les autres : cela ne nous dispense pas de l’admirer pour sa virtuosité dans la forme d’intelligence où elle excelle.
Le problème n’est pas Messi, c’est l’adulation qu’on lui porte, et c’est en général l’idolâtrie vouée aux sportifs. Est-il vraiment raisonnable de consacrer tant d’argent, tant de temps, tant de couverture médiatique [2], tant d’attention, tant d’admiration, à la simple aptitude à jouer avec une boule de cuir ? La foule réclame des jeux de cirque presque aussi fortement que du pain, c’est un fait. Mais le rôle des élites doit-il être d’encourager ce penchant abrutissant, ou bien de le canaliser et l’endiguer ? Qu’est-ce que les autorités politiques, intellectuelles, médiatiques, sociales ont de plus judicieux à faire : s’agenouiller à leur tour devant les idoles de la plèbe, ou bien tout faire pour affaiblir ce culte, le relativiser, le marginaliser, et élever les masses en leur offrant d’autres idoles aux vertus plus ennoblissantes ?
J’ose à peine rappeler ce truisme que l’avenir d’une civilisation se joue dans l’éducation par laquelle elle forme ses enfants. Or a-t-on seulement réfléchi aux ravages que va causer, sur le long terme, cette adulation massive des champions sportifs, au mieux braves techniciens de leur propre corps, au pire (et de plus en plus souvent) odieuses racailles bornées, narcissiques et agressives [3] ? La trop fameuse « valeur éducative du sport » mérite d'être sérieusement réévaluée quand on voit ce qu'est devenu le sport de compétition : un univers gangrené par le dopage généralisé, où la quête obsessionnelle de la gagne amène à se tenir en permanence sur la limite de la tricherie, où l'on fait des « fautes utiles », où le « pas-vu-pas-pris » est considéré comme un mérite, où il est estimable de rompre un contrat pour se vendre à l'ennemi héréditaire qui offre un salaire double, où l'on ne respecte ni l'adversaire, ni l'arbitre, ni le public : la parfaite antithèse des vertus chevaleresques. Voilà ce qu'on donne à admirer et imiter aux jeunes : un univers de sauvageons immatures, d'autant plus facilement pourris par l'afflux prématuré de la fortune et de la notoriété qu'ils sont dépourvus de l'instruction qui leur permettrait de les accueillir et les supporter avec recul. Que croit-on qu'ils fassent de leur fric, ces millionnaires de 25 ans, sinon le claquer en grosses voitures, en vêtements de marque, en boîtes de nuit huppées, en putes de luxe ? : tout ce que la société de consommation offre de plus clinquant et de plus vain pour parvenus sans cervelle. D'ailleurs, ils sont tellement bêtes qu'on commence à se rendre compte que plus de la moitié d'entre eux se retrouvent ruinés en quelques années. Pour un enfant sublime comme Messi, trente enfants terribles, dont le comportement hystérique ne peut manquer, à la longue, d'avoir des répercussions sur l'ensemble de la société, puisqu'elle les a érigés en héros.
Il fut un temps où l’expression « enfant sublime » désignait Rimbaud, parce que Verlaine l’avait surnommé ainsi (reprenant une qualification du jeune Hugo attribuée à Chateaubriand). Certes, Rimbaud avait son côté voyou, et sa jeunesse déréglée ne constitue pas vraiment l'exemple le plus édifiant à proposer aux adolescents. Et cependant, qu’on compare un instant, en tant que modèles humains, Arthur Rimbaud et Lionel Messi, ce Messi tellement plus estimable que tous les Balotelli et les Ribéry : en termes de richesse spirituelle, d’ouverture sur le monde, d’expérience de la vie, de densité mentale, d’élévation esthétique, n’y a-t-il pas un abîme de l'un à l'autre ? Entre l’adolescent d'aujourd'hui qui a un poster de Messi dans sa chambre et celui qui y a un poster de Rimbaud, lequel a le plus de chances de devenir un homme accompli ? Vouloir se faire l’émule de Rimbaud, ce peut être se lancer dans l’écriture poétique, ou découvrir la littérature en général, ou se rebeller contre ses parents et son milieu, ou développer un regard critique sur le gouvernement, la bourgeoisie, les prêtres, les « assis » et quelques autres, ou être solidaire des révoltés d’ici ou d’ailleurs, ou rêver d'amour et de bohême avec le non-sérieux qu'on a à 17 ans, ou explorer les frontières de son corps et de son esprit par « le dérèglement de tous les sens », ou chercher à se faire « voyant » et à découvrir l'alchimie du verbe, ou parcourir le monde, ou s’établir très loin pour prendre ses distances avec « l’Europe aux anciens parapets », ou y revenir et se convertir, ou un peu tout cela successivement voire simultanément. Quelques saisons en enfer peut-être, mais aussi bien des illuminations, et à l’arrivée une vie riche et intense, dévouée à la quête de « la vérité dans une âme et un corps ». — Vouloir se faire l’émule de Messi, qu’est-ce que ce peut être, à part passer des milliers d'heures stériles à jongler avec un ballon et courir sur du gazon ?
Qu’il pulvérise un à un tous les records enregistrés dans les annales de son sport est une chose assurément admirable, mais est-ce que cela doit faire de ce simplet autiste un modèle pour la jeunesse ?
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[1] Je fais partie de ceux qui pensent que l’appréciation de son niveau est faussée par le fait qu’il joue depuis plusieurs années dans une équipe qui l’a formé et qui est entièrement à son service. Comme par hasard, avec l’équipe nationale argentine, sa réussite est beaucoup moins éclatante. S’il passait dans un autre cleube (comme Manchester, le Bayern, le Milan ou la Juve) et y gardait le même niveau, là son génie deviendrait beaucoup moins contestable. En outre, il faut aussi tenir compte de ce que le niveau et les performances de Messi bénéficient grandement de la faiblesse de la concurrence : médiocrité des cleubes du championnat espagnol auxquels il est confronté chaque semaine d’une part, et rareté des grands joueurs d’autre part : on a l’impression que derrière Messi et Cristiano Ronaldo, il n’y a aucun autre joueur du même calibre. À titre de comparaison, qu’on songe par exemple qu’en 2000 et alentours, ceux qui s’amusent à classer les meilleurs joueurs devaient départager Zidane, Ronaldo, Figo, Rivaldo, Beckham, Chevtchenko, Raul et Thierry Henry, tous à leur zénith ou presque ! Chose étonnante et assez significative : voici maintenant six ans que le podium du Ballon d’or est quasi fixe. Même si les conditions de sa désignation ont changé depuis trois ans (et d’une façon très critiquable, voire scandaleuse), cela ne laisse pas de troubler. Sur 18 places possibles en 6 ans (2007-2012), il y en a eu 6 pour Messi, 5 pour Cristiano, 3 pour Xavi et 2 pour Iniesta, soit 16 sur 18 pour seulement 4 joueurs ! Seuls Kaka (Ballon d’or 2007) et Torres (Ballon de bronze 2008) ont pu se hisser sur ce podium, ce qui fait donc 6 joueurs sur 6 ans, mais ces deux exceptions sont loin d’être restées au même niveau depuis 2008. Et comme Messi et Cristiano sont encore assez jeunes, on peut se demander s’ils ne vont pas continuer à monopoliser les deux premières places pendant encore cinq ou six ans… Sur la période 1995-2000, je compte 13 joueurs pour 18 places, seuls Ronaldo et Zidane en occupant 3 (1 or, 1 argent et 1 bronze chacun) et Chevtchenko 2 (2 bronzes). Sur la période 2001-2006 : 15 joueurs pour 18 places, seuls Ronaldinho (1 or et 1 bronze), Henry (1 argent et 1 bronze) et Kahn (2 bronzes) parvenant à figurer 2 fois. (Il est vrai que Chevtchenko et Ronaldo sont présents à la fois sur les tranches 95-00 et 01-06, ce qui donnerait un résultat légèrement différent si on prenait un autre découpage. Cependant celui-ci n’est pas arbitraire, car 1995 correspond à un changement dans le règlement du Ballon d’or, qui n’est désormais plus réservé aux seuls joueurs européens. J’ai donc juste pris trois tranches de six années successives à partir de cette date. Si l’on remonte en arrière, on compte en 1989-94 : 14 joueurs ; en 1983-88 : 13 joueurs ; en 1977-82 : 12 joueurs ; en 1971-76 : 11 joueurs ; en 1965-70 : 13 joueurs ; en 59-64 : 16 joueurs. On constate donc que la moyenne, avant 2008, sur 8 tranches de six ans, est de 13,3 joueurs. La tranche la moins diverse est 71-76 : domination de Cruyff, Beckenbauer et Gerd Müller, et ensuite la tranche 77-82 : domination de Keegan et Rummenigge, devant les jeunes Platini et Schuster).
[2] À titre d'exemple, RTL, qui se vante à foison d'être « la première radio de France », consacre toutes ses soirées, de 20 h à 23 h, au sport (et presque toujours au foutebôle, sauf en juillet). Il n'y a guère que les dimanches électoraux qui viennent interrompre cet inlassable ressassement quotidien.
[3] Il y a certes quelques exceptions : des joueurs intelligents, et même dotés d’une curiosité culturelle. Par exemple Josep Guardiola, l’entraîneur du Barça entre 2008 et 2012. Mais Guardiola n’a jamais été une « star », justement. Pas plus que Vikash Dhorassoo, dont la carrière est du reste plutôt manquée.
19:37 Écrit par Le déclinologue | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : sport, football, lionel messi, barcelone, barça, cristiano ronaldo, zidane, alexandre juillard, héros, dopage, sauvageons, sébastien fest, howard gardner, rimbaud, benjamin fondane, ballon d'or, guardiola, vikash dhorassoo, jeunes, education, adolescents, idoles, idolâtrie, panem et circenses, médias, rtl, plèbes, élites, modèles, émulation, racailles, sport professionnel, autisme, illuminations, une saison en enfer, baudelaire, l'albatros, génie, playstation, disneyland, mario balotelli, franck ribéry, rue 89, bling-bling | | | Facebook | | Imprimer | | Digg |
Commentaires
Bonsoir,
Je suis mère d'un ado atteint du syndrome d'Asperger et suis tombée sur votre blog et cet article en surfant suite aux révélations faites par Romario sur Messi, qui serait atteint de ce même syndrome.
Et fatalement, je tique sur votre expression "simplet autiste" qui me semble bien péjorative et surtout qui me semble traduire votre méconnaissance du spectre autistique. Vous distinguez dans votre texte ce qui ferait de Messi un "simplet" (désintérêt pour les séries télé aux scénarios tarabiscotés, impossibilité de lire un livre jusqu'au bout, intérêt monomaniaque pour certains sujets limités) et ses tendances autistiques (inadaptation sociale et difficultés de communication).
Or, les deux sont liés : un Asperger ne finit pas un livre, pas parce qu'il est bête, mais parce qu'il ne parvient pas à y voir autre chose qu'une succession de mots sans liens les uns avec les autres. Un Asperger ne peut se projeter dans une fiction parce qu'il ne comprend et ne croit que les situations qu'il a lui même vécues, et pas parce qu'il est débile. Un Asperger a des intérêts spéciaux qui sont certes limités et peuvent le faire passer pour un "neuneu" mais qui peuvent aussi en faire un génie : Steve Jobs était fortement suspecté d'être Asperger, tout comme Bill Gates. Et l'intérêt monomaniaque de Messi pour le foot l'a, me semble-t-il, mené à une carrière que beaucoup pourraient lui envier, quoiqu'on puisse penser des sommes dépensées dans ce sport. Bref, c'est l'inadaptation sociale de l'Asperger qui le handicape, et certainement pas un niveau intellectuel défaillant.
Si, comme il est probable, Messi est bien atteint du syndrome d'Asperger (ce dont je suis personnellement persuadée après avoir lu sa biographie tant je retrouve des caractéristiques présentes chez mon fils, le talent footballistique en moins évidemment), il est alors bien, quoi que vous en pensiez, un modèle, au moins pour les enfants et ados atteints de ce syndrome, qui pensent qu'ils n'ont pas leur place dans une société qui les rejette et qui, avec Messi, reprennent confiance en eux et se disent qu'il est possible d'être reconnu, aimé, apprécié même lorsque l'on est handicapé (car croyez-moi, c'est un vrai handicap)...
Mon fils a un poster de Messi dans sa chambre, comme vous le dites dans votre article. Messi est son idole. Depuis qu'il sait qu'il est vraisemblablement Asperger, il l'admire encore plus et entrevoit un espoir, non pas évidemment de devenir comme lui, mais du moins de trouver une place convenable dans la société. J'espère qu'il ne tombera jamais sur votre article en surfant sur le Web à la recherche d'infos sur son idole. Car tout "simplet" qu'il est selon vos critères, lui comme d'autres autistes Asperger comprendra votre propos. Et tout le chemin sera à refaire...
Écrit par : Stéphanie | 26.11.2013
Messi atteint du syndrome d'Asperger, qu'on me laisse rire... Comment on peut dire une débilité pareille alors que le mec joue devant des dizaines de milliers de spectateurs chaque semaine et qu'il donne des interviews en parlant normalement. Quand on est discret, on est pas forcément atteint d'un tel syndrome... Messi est juste discret, n'aime pas forcément parler en public mais sait parfaitement le faire quand c'est nécessaire. Je crois que tu as oublié une partie de l'article où l'auteur dit que Messi comprend très vite les choses et sait s'adapter rapidement aux situations. Surtout que Messi a un fils dont il s'occupe à fond, alors ça m'étonnerait qu'il soit monomaniaque...
Écrit par : baptiste | 01.02.2014
Connaissez-vous le syndrome d'Asperger? Moi, juste un petit peu, par la force des choses, depuis 12 ans.
Alors juste 2-3 choses : on peut être Asperger et se produire devant des centaines voire des milliers de personnes. A sa petite échelle, mon fils participe à une chorale et s'est déjà produit devant une salle comble. Des asperger, tels que Joseph Schovanec, donnent des conférences. Encore une idée fausse sur l'autiste qui est forcément agoraphobe et reste terré dans son coin.
Messi donne des interviews en "parlant normalement". Ah bon, les Aspergers ne parlent pas normalement, selon vous? Et comment parlent-ils, alors? Encore un préjugé sur l'autiste muré dans son silence.
Messi comprend très vite les choses et sait s'adapter. Ah bon, donc les Asperger ne comprennent rien? C'est sûrement pour ça que certains d'entre eux sont aujourd'hui considérés comme des génies. Et vous trouvez que c'est une grande preuve d'adaptabilité de jouer depuis toujours dans le même club, de toujours tirer du pied gauche, de toujours se déplacer sur le terrain selon le même schéma, de toujours célébrer les buts de la même façon?
Messi s'occupe de son fils, donc il n'est pas Asperger? Ah bon, selon vous, les Aspergers se foutent de leur famille et quand ils ont des gosses, ils les délaissent... Ben voyons...
Vous avez l'air de trouver que ce serait honteux que Messi soit autiste. Pourquoi? Parce que ça en ferait moins un super héros à vos yeux? Parce que c'est honteux d'être autiste quand on joue bien au foot? Moi je trouve que ça ne le rend que plus admirable.
Que Messi soit Asperger ou non, pour tout vous dire, je m'en fous. J'ai assez à faire avec mon fils pour me préoccuper de Messi. Mais qu'on relie l'autisme au mot "simplet", ça me gêne juste un petit peu.
Mais bon, je me dis, en lisant votre commentaire si catégorique (bel exemple d'ouverture d'esprit de qualifier une opinion de "débilité" juste parce qu'elle n'est pas la vôtre), que finalement, même sans souffrir du syndrome d'Asperger, on peut quand même cruellement manquer de sens social....
Écrit par : Stéphanie | 01.02.2014
Oui, je suis bien d'accord. Aspie = simplet, je trouve que c'est très maladroit.
Par contre, Messi, je ne l'aurais pas dit Aspie, personnellement.
Zidane me semblait davantage correspondre.
J'ai beaucoup joué au foot étant jeune. Et j'étais doué. Je le dois à une capacité d'analyse assez hors norme et à une sensibilité exacerbée (un touché de balle peu commun).
Après, le foot, c'est de l'art. De la danse (on m'appellait la danseuse à cause de ma démarche, notemment).
C'est comme un balais, l'art du déplacement, la maîtrise du mouvement, du tempo, de l'accélération, du rythme.
Certes, on peut trouver cet art aussi futile que les balais bolchoïes, ou la chapelle sixtine ; mais c'est de l'art. Ce truc indispensable à l'âme.
Et je trouve moi aussi important pour les Aspies d'avoir des exemples comme Messi, qui nous montrent qu'on peut réussir, même dans des domaines où les Aspies sont réputés médiocres (ici la maîtrise du corps), et qu'il n'existe aucunes vérités nous concernant, que certains peuvent même être des génies là où nous n'en avons pas le droit.
Écrit par : Baud | 08.05.2014
Cet article est une honte, mais il correspond bien au nom de ton blog : c'est à vomir.
Écrit par : ALEXIA | 09.07.2014
Est-ce que ça vous coûterait d'argumenter un minimum ?
(Au fait, une gerbe c'est d'abord une botte de fleurs coupées).
Écrit par : Le déclinologue | 09.07.2014
Pour un "simplet", je le trouve réfléchi et plein de tact en conférence de presse ou en interview, il a fait de gros efforts sur lui-même. Et pour faire des bulles de chewing-gum pareil il faut une certaine maîtrise de soir.
Sérieusement, joli votre billet mais ne pas s'inquiéter outre mesure, par les temps qui court, mieux vaut rêver et idolâtrer ce génie du ballon que d'aller se faire sauter en Afghanistan (j'extrapole je sais!).
Visca Barça!
Écrit par : Oona | 05.11.2014
Ça se discute... "Aller se faire sauter en Afghanie", c'est se vouer à un idéal, c'est pousser le militantisme jusqu'au sacrifice, c'est montrer un courage suprême face à la mort... En somme c'est de l'héroïsme. Même si les conséquences sont funestes pour les adversaires, il y a là plus de noblesse morale que dans l'adulation béate de l'idole que nous vend le système médiatico-commercial et dans le mimétisme stérile d'un vain jongleur...
Écrit par : Le déclinologue | 11.11.2014
Désolée pour les fautes, pas le temps de me relire m*rde
Écrit par : Oona | 05.11.2014
Le simplet c'est l'auteur de l'article....
Écrit par : Rose | 25.02.2015
Est-ce que vous pourriez argumenter un peu, plutôt que de lâcher une affirmation aussi... simplette ?
Écrit par : Le déclinologue | 25.02.2015