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(1941-48)
Aragon n'était pas seulement une crapule stalinienne, mais aussi un magnifique poète patriote. À qui d'autre doit-on d'avoir fait entrer des vers qui exaltent l'amour de la France dans le Lagarde-et-Michard du vingtième siècle ?
Gloire
Ceux qui n’ont pas voulu se rendre
Ceux qui n’ont pas voulu se vendre
Les enfants couleur de patrie
Ont caché leur cœur sous la cendre
Dans la flamme cherché l’abri
Des salamandres
[…]
D’autres toujours dans leurs maisons
Les yeux fixés sur l’horizon
Rêvent au chaud contre la montre
Sans craindre l’homme et la saison
Les patrouilles les malencontres
La trahison
La trahison bat le tambour
Fait du devoir un calembour
Et sous la livrée ennemie
Dit noir le blanc crime l’amour
Dit honneur quand c’est infamie
Nuit quand c’est jour
Nos fils n’ont pas cru l’étranger
Ils ont préféré le danger
Au harnais noir de son manège
Et quand la neige vint neiger
Songez qu’ils étaient sous la neige
Songez songez
France reprends ton droit d’aînesse
Le monde enfin te reconnaisse
À l’audace de tes enfants
Et légendaire tu renaisses
France entre les bras triomphants
De ta jeunesse
Il n’est pas vrai qu’on nous vainquit
Notre sol ne fut pas conquis
Plus que l’Empire ou que la Corse
Patriotes gloire à ceux qui
Sont notre amour et notre force
Gloire au Maquis